Non loin de Quiberon, des célèbres alignements de Carnac et de Kerzérho, la barre d’Etel est un lieu bien particulier, connu pour son phénomène naturel, un banc de sable sous-marin qui se déplace au gré des vents et des courants.

Porté par le sud, le vent vous contera une histoire, celle des Korrigans, ces nombreux petits êtres qui ont élu demeure sous les menhirs et dolmens. Dotés d’une force surnaturelle, ils auraient déplacés les pierres formant les alignements. La nuit, tendez bien l’oreille, il doit s’en passer des choses étranges sur ces terres où l’on trouve des vestiges de guerre.

Ils s’étendent sur des kilomètres, à demi enterrés sous la nature. Et nature ne plaisante pas. Si vous marchez à pas de loup, vous en verrez, c’est certain, les dunes sont recouvertes de Korrigans déguisés en lapins !

La plage est belle, son sable est grumeleux et jaune doré, pas comme en Méditerranée. Le vent de l’océan est agréable, les vagues bercent, les galets roulent. C’est vraiment à se demander comment l’homme a pu, dans cette nature si belle et si tranquille y introduire autant de violence. Les bunkers sont presque irréels, sortis de contexte. Ils sortent de terre comme des monstres anciens dévorés, anéantis, vaincus par le temps et la vie. C’est pourtant avec émotion que nous avons foulés ces dunes, pensant à ces hommes, qui j’en suis certaine, auraient aimé ne pas entendre le bruit assourdissant des bombardements mais plutôt le chuchotement des Korrigans.