3 SEMAINES DE ROADTRIP EN GUYANE ET SURINAME

La Guyane, en quelques mots c’est : UNE route principale qui longe l’Océan, entassée le long de cette unique voie, 90% de la vie humaine. Les 10% restants sont éparpillés dans les quelques villages en bordure du fleuve mythique du Maroni. Le département est submergé, englouti, dévoré par la Forêt Amazonienne.

Voici le parcours et les lieux visités. Si vous n’avez pas la patience de tout lire, en bas de l’article vous trouverez quelques précieux conseils pour passer un bon voyage 😉

Le parcours du Roadtrip sur 3 semaines

  • Le long du Fleuve, Guyane
  • Maroni, Suriname

Atterrissage à Cayenne, la capitale du département, la chaleur et le poids de l’air humide est étonnant. Impression d’un poids invisible et enveloppant dès le pied posé à l’extérieur de l’avion, cette sensation pesante et mouillée ne nous quittera plus jusqu’au jour du départ en entrant dans la cabine sous air conditionné. Heureusement qu’il existe le délicieux jus de Maracuja (fruits de la passion) et les fabuleuses glaces parfum cacahuète pour se rafraîchir !

Une fois le désordre de l’aéroport surmonté, le tapis à bagage étant en panne, nous partons louer une voiture et hop direction les Marais de Kaw, un lieu sauvage incroyable, coupé du monde. Le lendemain, visite du village de Cacao, la terre des Hmongs, peuple asiatique, puis direction la centrale spatiale de Kourou et de l’île du Diable où était le bagne le plus célèbre de Guyane.

A St-Laurent-du-Maroni, petite escapade nocturne pour voir les tortues pondre sur la plage de Awala-Yalimapo offrant un spectacle inoubliable.

De Saint-Laurent, il suffit de traverser le fleuve pour poser le pied au Suriname. Nous visitions la Capitale, Paramaribo, et passons une nuit, à Brownsweg. De là, retour en Guyane pour s’attaquer à la remontée du Maroni en bateau Stop jusqu’à Maripasoula. Un sacré périple, tantôt sous des pluies diluviennes ou sous un soleil écrasant. De cette ville la plus éloignée, isolée dans la forêt, nous prenons un petit avion jusqu’à Cayenne et rentrons un peu triste de quitter ce monde sauvage, pour revenir à nos Klaxons métropolitains familiers et grisâtres.

Guyane

Cette terre envahit d’arbres entremêlés, enchevêtrés, qui grattent le « cul du ciel » (petit clin d’oeil à « Un indien dans la ville ») est encerclée par le légendaire Maroni. Un fleuve crucial, vital, pour les quelques habitants de la jungle Amazonienne qui se sont attroupés le long de ses rives. Il s’y passe un sacré trafic sur ces eaux, il n’est pas rare de voir une pièce gigantesque d’un engin de chantier, entièrement démonté, trôner de toute sa largeur et pesanteur sur une petite barque à moteur. Des tas de petits villages sont accolés à ce précieux courant et dépendent entièrement de lui, aucune route ne traverse la jungle. Il y a bien un avion, style « coucou », qui prend 10 passagers, bon allez 15 peut-être. Il fait le lien entre Maripasoula, ville la plus étendue de la forêt Amazonienne, tout à l’ouest du département, et Cayenne, la capitale tournée vers l’océan. C’est une expérience unique de survoler l’Amazonie à bord d’un avion « Playmobile ».

Ce territoire chaud et humide, où l’air pèse sur les épaules, porte en mémoire une histoire chargée, difficile pour sa population. Une terre hostile sur tous les plans. Une faune et une flore extrêmement dense, une population qui se compose de trois communautés. En Guyane, on ne se mélange pas. Les Guyanais entre Guyanais, les Hmongs, peuple asiatique, avec les Hmongs, installés dans le village de Cacao _un lieu à visiter_ et tous les autres, les « blancs », entre « expat », les expatriés de la Métropole.

En tant que Français métropolitains, c’est un fait surprenant à considérer. La France, pour nous, c’est le pays du métissage par excellence, en métropole, on se mélange, c’est le melting pot. En Guyane, l’histoire de l’esclavage a tant marquée, que les séquelles sont encore visibles et perceptibles. Ces hommes et femmes ont vu, au cours du 15eme au 19eme siècle, se succéder les Anglais, les portugais, les Hollandais, puis les Français sur leur terre nourricière.

Cacao, le village des Hmongs

  • Les Hmongs, Cacao, Guyane

Le village des Hmongs est le berceau de l’agriculture Guyanaise, situé à 1h de route de Cayenne, le dimanche est le jour idéal pour s’y rendre, c’est le jour du marché. Réfugiés du Laos dans les années 1970, les Hmongs se sont installés en Guyane et sont un peuple proche de la terre, ils savent la cultiver, lui offrir tout ce dont elle a besoin pour offrir ses trésors. Les étals du marché sont hauts en couleurs variées, fruits et fleurs exotiques, différentes préparations étonnantes que l’on peut déguster sous les « halles ». Vous l’aurez compris, ce petit coin de département est un incontournable.

Papillon, Henri Charrière


La Guyane, était la terre des exilés, la terre du bagne. Le long de notre périple, j’ai adoré lire le roman tiré de l’histoire vraie de « Papillon », Henri Charrière, un bagnard devenu célèbre de part sa spectaculaire évasion. L’histoire, est très romancée d’après la rumeur, elle est de par son succès, adaptée au cinéma en 1973, avec à l’affiche, le célèbre Dustin Hoffman. Entre nous, le livre est bien plus intéressant.

A Saint-Laurent-du-Maroni, ville importante, située à l’embouchure du fleuve avec l’Océan, le camps de la transportation, le bagne, se visite. Les prisonniers avaient, la nuit, dans leur minuscule cellule, les chevilles directement attachées à la planche qui leur servait de couchette, ils ne pouvaient même pas se tourner sur le coté. Les murs sont creusés par des inscriptions qui arrachent l’émotion. Papillon a été envoyé sur l’île au diable, le bagne des bagnes, là où les prisonniers les plus dangereux étaient oubliés. L’île se visite également, elle est au large de Kourou. Le bagne s’est fait littéralement dévoré par la nature, elle a reprit intégralement ses droits sur l’absurdité inimaginable et terrifiante qui a régné dans ce lieu.

J’ai adoré lire ce livre le soir et dès le lever du jour partir sur les traces de cet incroyable bagnard, imaginer en ces lieux la ronde des gardes, les lamentations des prisonniers, l’émotion de l’évasion au départ de cette île au diable réputée pour être entourée de requins.

Les marais de Kaw

  • Marais de Kaw, Guyane
  • Marais de Kaw, Guyane

Lieu surprenant, les marais de Kaw, sont le lieu idéal pour se perdre loin de tout. La réserve naturelle est très sauvage, la nature d’un vert puissant gorgé d’eau, fait la loi. Vous pouvez rejoindre le village par les eaux, même y dormir. Là bas, pas d’internet, place à la vie sauvage.

La nuit, nous nous sommes embarqués dans un canoë gonflable balayant à la lampe frontale la surface de l’eau, à la recherche d’yeux brillants. Je dois l’avouer, l’absence d’un reflet au ras de l’étendue calme m’a plutôt rassurée, mais cela ne veut pas dire que les caïmans, eux, ne nous surveillaient pas, bien cachés dans les roseaux ! Des guides proposent d’emmener les touristes aux lieux de rassemblement de ces reptiles célèbres, rassurez-vous, en mode safe, pas en ridicule bateau gonflage ^^

Suriname

  • Guyane

Rive gauche, La Guyane, Rive droite, Le Suriname. Plus communément appelé La Guyane néerlandaise, le Suriname est une ancienne colonie du Pays-Bas, elle est accessible depuis St Laurent du Maroni, en quelques minutes de traversée en barque. L’architecture Hollandaise de Paramaribo, la Capitale, est dépaysante et presque en désaccord avec la chaleur tropicale, c’est un peu comme si on avait posé un bout d’Amsterdam sous les tropiques ! C’est franchement une ville qui vaut le détour rien que pour son originalité. Le soir, nous sommes partis direction Brownsweg, paysage marécageux insolite connu grâce aux cartes postales. Nous avons dormi dans une petite cabane dans la forêt où nous avons fait la connaissance d’un spécimen de Titan gigantesque, aussi gros qu’une main d’homme. Au petit matin, nous avons plongé tout droit en plein Jurassic Park, réveillés par des rugissements qui évoquaient clairement l’aire jurassique, les singes hurleurs devaient bien se marrer en voyant nos têtes un peu inquiètes ^^



Remontée du Maroni en bateau stop

  • Maroni, Guyane
  • Le long du Fleuve, Guyane

Il n’est pas difficile de faire du stop sur le Maroni, les frets acceptent de transporter 2 ou 3 personnes contre quelques pièces négociées, nous avons même fait un bout de chemin offert très gentiment par une équipe de sondeurs qui avaient pour seule mission de relever le niveau des eaux, le métier le plus cool du monde !

Nous avons fait quelques arrêts dans la forêt, où nous avons suspendu nos hamacs chapeautés d’indispensables moustiquaires, nous avons croisés, à ces occasions là, des troupes de militaires épuisés en plein entrainement. La Guyane est une terre si sauvage qu’elle est un défi pour ces hommes. Chaleur, humidité extrême, faune et flore immensément dense, sans parler des pluies diluviennes. Bon conseil, armez-vous d’un bon parapluie pour vous protéger du soleil ou des trombes d’eau qui peuvent d’un coup s’abattre sur vous ! Et pas d’un parapluie chinois, croyez au dicton le plus répandu de Guyane : « acheter chinois, acheter deux fois » ! C’est en effet à savoir, tout est cher dans le département Guyanais, tout sauf chez les chinois qui tiennent des boutiques partout et particulièrement le long du Maroni, boutiques alléchantes car bourrées de choses aussi utiles qu’inutiles mais surtout à des prix très attractifs.

Arrivés au bout de cette remontée fluviale mémorable, des images de faune et flore plein la tête, nous avons survolés la Guyane avec la compagnie « Air Guyane », dans un petit avion « playmobile » adorable, où les passagers sont assit juste derrière le pilote, qui s’aperçoit très distinctement à peine dissimulé par un ridicule rideau. J’ai pour la première fois, en voyage, fait un vol l’esprit léger, l’image du pilote s’ennuyant à la manière d’un automobiliste dans un embouteillage, m’a bizarrement totalement rassurée !

Le retour, comme pour tout voyage, fût un peu rude. La Guyane est loin d’être la carte postale de la Guadeloupe ou de la Martinique, l’eau de l’océan n’est pas turquoise, il y a certes les palmiers et cocotiers, mais nous sommes loin de l’image paradisiaque habituelle des tropiques. La Guyane est sauvage, on en retient son climat chaud et humide, ses arbres se marchant les uns sur les autres tant ils sont nombreux et majestueux. La canopée abrite sous elle une diversité d’animaux en tous genres, des reptiles et insectes démesurés. Cette flore, cet écosystème incroyable prend tout son sens et nous montre à quel point nous sommes minuscules, nous humains, face à ces poumons planétaire.

Je ne souhaite pas terminer ce récit de manière barbante, mais vous avez compris l’idée ^^

Petit guide des affaires à emmener

Les filles, je vais commencer par un truc pas très plaisant voire un peu ragoûtant pour ces messieurs, qui, je vous prie, ayez la gentillesse de sauter ces quelques lignes ! La chaleur et l’humidité jouent contre nous mesdames, oubliez les culottes en synthétique et troquez-les pour du coton, vous éviterez une belle mycose dès les premiers jours !

Habits légers et surtout qui sèchent facilement, 80% d’humidité H24, le linge ne sèche pas c’est un vrai problème en rando/bivouac hamac. Pensez tissu synthétique de course à pied à séchage rapide, c’est l’idéal. Hamac, sac à dos, casquettes, bob … essayez de vous équiper qu’en matériel à séchage rapide, l’expérience sera bien moins compliquée ainsi !

Parapluie, toujours dans le but de rester au sec sous peine de ne jamais sécher, protégez-vous des pluies, en Guyane se sont des torrents d’eau, si vous y êtes lors de la saison des pluies le parapluie est indispensable. Le poncho de pluie est trop éprouvant avec la chaleur.

Les moustiques sont un véritable fléau, la chair fraîche qui débarque ils ne la ratent pas ! Le plus efficace ce sont les lotions et des habits légers qui couvrent le corps.
Les lotions : vérifier la liste des actifs au dos de la bouteille, il doit y avoir la présence de ETA, sinon la lotion sera inefficace. Malgré la lotion il faut se sur-protéger, protégez-vous la nuit avec des moustiquaires, c’est un indispensable, la moustiquaire de doit pas vous toucher. Sur la plage d’avala-Yalimapo j’ai été dévoré à travers le hamac, le dos, les fesses, ces bestioles sont voraces ! De plus, il y a la dengue, donc prudence.

Si vous voyez d’autres trucs indispensables et utiles à rajouter, n’hésitez pas à l’indiquer en commentaires.
Il n’y a plus qu’à vous souhaiter un super RoadTrip si vous partez explorer ces terres sauvages !







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