Peut-on envisager de faire le chemin de Compostelle avec son chien ? Quelle organisation ? Gîte ? Bivouac ? Nombres de kilomètres quotidien ? …
Je suis partie avec mon merveilleux compagnon d’aventure sur le chemin de Compostelle, en bivouac, pendant 3 semaines, je vous raconte comment Malouk a vécu cette aventure.
Malouk est un habitué du sentier, il adore depuis tout jeune gambader dans la nature, ce qui ne l’empêche pas d’être peureux la nuit dans la tente. C’est un Border Colie croisé, un berger donc. Il s’est totalement épanouie sur ce chemin, il avait franchement la banane, il est même un peu devenu la mascotte des autres pèlerins tant il respirait le bonheur.
Au sommaire
- Les gîtes acceptent-ils les chiens ?
- Bivouaquer avec son chien ?
- Sa nourriture, croquettes ou ce que nous mangeons ?
- La gestion de l’eau
- Le harnais sac à dos pour chien
- La laisse parfaite
- L’endurance de nos compagnons
- Les temps de repos
- L’accessoire indispensable : les chaussettes pour protéger les coussinets
- Les autres chiens sur le chemin ? Les chiens de fermes
- En conclusion
les gîtes et nos amis les bêtes
les gîtes et nos amis les bêtes
Je n’ai eu que peu d’expérience avec les gîtes. En effet avec Malouk nous avons campés quotidiennement, juste une nuit en camping et une en gîte. Ces deux dernières pour son confort d’ailleurs. Par contre, j’ai croisé en route trois autres personnes qui partaient avec leur chien et eux dormaient en gîte. Manifestement cela se passait très bien : soit le chien devait dormir dans le jardin du gîte, soit en dehors des dortoirs dans une pièce à part, soit carrément il était accepté dans le dortoir s’il était capable de rester sage et silencieux pour ne pas gêner les autres pèlerins.
Ce n’est donc pas du tout un problème de partir avec son chien. Le bivouac sera forcément le plus simple mais trouver des gîtes où il est accepté n’est pas un problème en soit. Sur le chemin on s’adapte. Pour vous rassurer, si vous le souhaitez, vous pouvez téléphoner à l’avance au gîte et leur poser la question. Les personnes qui tiennent les gîtes sont souvent des personnes très gentilles et accueillantes.
Bivouaquer avec son chien
Bivouaquer avec son chien

Les premières nuits, Malouk n’était franchement pas rassuré. Dans la forêt il y a des tas de bruits, plein d’animaux qui sont dans leur habitat naturel. Nos chiens, eux, ont perdu cette habitude car souvent ils dorment dans les maisons. Malouk a catégoriquement refusé de dormir dehors. Il était inquiet, passait son temps à se relever, à tourner contre le tissu de la tente et à m’empêcher de dormir. J’ai donc fini, au bout de quelques heures de calvaire, par le laisser rentrer et dormir avec moi. Il est très sage, très calme, surtout après une grosse journée de marche, il dort comme une masse. Je dois dire que c’est même un plaisir de l’avoir avec moi. Cela me donne un petit côté rassurant. Par contre, les soirs où il pleut, ou pire les jours d’orage cela devient plus compliqué. D’une part, il sent franchement le chien mouillé, et d’autres part il est mort de trouille face à l’orage. Ce qui nous a amené le dernier soir à fuir l’orage et se réfugier dans un gîte où l’hôte a été des plus généreuse avec Malouk, allant jusqu’à lui offrir un matelas, qu’il a carrément osé bouder ! C’est pour vous dire à quel point les gens peuvent être accueillants sur ce chemin. Bonne-mine, la chienne de la maison était ravie de jouer avec Malouk.
Ce gîte, Le fournil de Terly, à quelques kilomètres de Figeac, dans le Lot, est récent, tenu par trois jeunes filles. Une qui se charge de l’accueil et de l’hébergement des pèlerins, les deux autres sont boulangères et font un excellent pain au feu de bois que l’on peut déguster le soir et au petit déjeuner. Il est également en vente libre devant le gîte qui borde le chemin. La nuit n’est franchement pas excessive, 15€ sans le repas. L’accueil est très chaleureux, le gîte très agréable, avec une petite salle de bain individuelle très coquette qui offre le confort de son « chez soi », des lits confortables, une cuisine à disposition. Bref, je vous le conseille, c’est le seul gîte où je suis allée et j’ai été enchantée.
Si vous êtes intéressé par le bivouac, vous pouvez faire un petit tour par ici, un article où je donne des conseils pour bivouaquer sur le chemin de Compostelle.
La nourriture, croquettes ou ce que nous mangeons ?
La nourriture, croquettes ou ce que nous mangeons ?
Sur le chemin il faut savoir que l’on peut faire des courses en permanence. On traverse tous les jours plusieurs petits villages où on trouvera forcément une petite épicerie ou voire carrément de petits supermarchés. Il y a aussi la plupart du temps des boulangeries. Malouk a donc mangé la même chose que moi. C’est-à-dire des protéines : jambon, saucisson. Des vitamines : grâce au muesli. J’achetais également une baguette de pain tous les jours dont il avait le droit à la moitié.
Quand je croisais un supermarché du style carrefour City, j’achetais de la pâtée pour chien à l’unité pour éviter des carences.
Sur les groupes Facebook j’ai vu un grand nombre de personnes s’interroger sur la question des croquettes. Effectivement les croquettes sont faites de manière à ce que tout l’apport calorique et en vitamines soit donné au chien. Cependant les croquettes ne sont malheureusement pas vendues au détail, du coup cela voudrait dire acheter un paquet de croquettes de minimum 2 kg et le porter sur le dos. C’est difficilement envisageable sachant qu’avoir un sac de seulement 10 kg pour soi-même est déjà un défi.
Donc, le faire manger la même chose que moi, en faible quantité, en plus d’une moitié de baguette de pain à la journée, a été la manière la plus simple de le nourrir. Malouk ne s’en est franchement pas plaint d’ailleurs, bien au contraire il en était très content. Il n’a pas pris de poids, il ne paraissait pas affaibli malgré les 30 km quotidiens de marche par jour. À la maison, en temps normal, il mange que deux fois par jour, le matin et le soir. Sur le chemin de Compostelle, il avait le droit à trois rations quotidienne matin, midi et soir, pour compenser la forte dépense énergétique. Vous verrez un peu plus bas que j’ai investi dans un harnais sac à dos pour chien, nous allons le tester en juin. Je ne manquerai pas de faire un retour. Il pourrait alors porter ses croquettes.
La gestion de l’eau
La gestion de l’eau

Sur le chemin de Compostelle il y a de l’eau à peu près tout le temps. On en trouve dans les villages : des fontaines d’eau potable ou non potable où le chien peut boire sans problème. On traverse également assez fréquemment des ruisseaux ou des rivières. Les jours de pluie il y a aussi les flaques d’eau qui reste généralement le lendemain voire le surlendemain. Je regardais sur ma map IGN les cours d’eau avant de partir le matin. En bref, au départ, je portais de l’eau pour tous les deux et finalement je me suis rendu compte que Malouk buvait suffisamment, il etait inutile de lui porter une ration. J’ai donc cessé rapidement de lui porter de l’eau. Je faisais simplement le plein d’eau le soir avant de trouver notre coin de bivouac, afin d’ avoir suffisamment d’eau pour nous deux, pour la cuisine et la petite toilette du soir et pour le petit déjeuner le lendemain matin.
Un HARNAIS sac à dos pour chien
Un HARNAIS sac à dos pour chien
J’ai récemment fait l’achat d’un harnais sac à dos pour chien. J’ai longtemps fouillé pour lui en trouver un sérieux en lisant scrupuleusement les commentaires. C’est assez onéreux alors autant qu’il soit de bonne qualité. Je l’ai seulement essayé sur lui pour le faire s’habituer. Pour le moment c’est pas vraiment quelque chose qu’il apprécie. Il court un peu dans tout les sens pour tenter de s’en débarrasser comme il le peut, il se roule par terre, bref l’habituer va s’avérer un petit peu compliqué.
Je vais tenter de faire quelques randonnées avec pour qu’il s’habitue et au mois de juin, nous repartons sur le chemin Malouk équipé. Cette fois-ci, il pourra porter : soit ses croquettes ou m’alléger un peu de notre nourriture commune. Si vous avez fait l’expérience du harnais sac à dos n’hésitez pas à nous faire un retour en commentaire pour en faire profiter tous les lecteurs du blog.
la laisse
la laisse parfaite
Je vous invite à aller lire cet article où je parle de la randonner avec son chien. Je parle dans celui-ci de la laisse que j’utilise avec Malouk. C’est simplement une laisse qui se déroule. Elle dispose d’un petit compartiment pour les sacs-poubelle, cela s’avère vraiment très pratique quand votre chien décide de faire ça au milieu d’un village !
Cette laisse est pour ma part vraiment parfaite car je peux l’accrocher à mon sac grâce à un mousqueton et Malouk, quant à lui, décide de la distance qu’il mettra entre lui et moi. J’ai donc les mains libres et lui se sent presque libre. De plus, je ne me prends pas les pieds dans une laisse de sport classique.
Toutefois, sur le chemin de Compostelle, nous sommes très souvent sur des sentiers, dans ce cas là, je laisse Malouk gambader à sa guise, en veillant à ce qu’il ne s’épuise pas trop. L’avantage est d’avoir à portée de main la laisse accrochée à la ceinture de mon sac pour rattacher Malouk quand il le faut. Une laisse qui se rembobine donc toute seule.

L’endurance de nos compagnons
L’endurance de nos compagnons

À ma grande surprise, Malouk qui est pourtant habitué à la randonnée, a présenté de vrais signes de fatigue et de déséquilibre au bout de six jours. Le voyant avec un regard vraiment différent, presque affolé, et une façon de bouger assez étrange, une agitation inhabituelle et une chasse permanente de la mouche imaginaire assez inquiétante, j’ai décidé de planter la tente dans un camping et faire une journée de pause. Nous marchions alors depuis six jours, 30 km par jour. C’était trop pour lui, nous avons ralentit le rythme.
C’était certainement une bonne résolution, mais cela a été dur de faire moins de 30 km par jour pour moi. J’ai donc fait la même distance en faisant plus de pauses, en prenant plus de temps pour qu’il puisse se reposer. Nous faisions une longue pause déjeuner d’une ou deux heures et une bonne heure l’après-midi. Évidemment, si Malouk exprimait de la fatigue en se couchant par terre par exemple je l’écoutais et nous nous arrêtions un moment.
les temps de repos
les temps de repos

Le soir Malouk tombait vraiment comme une masse. Une fois que je posais mon sac à terre et qu’il comprenait que c’était l’endroit du bivouac, il dormait instantanément pendant que je montais notre tente. Il ne demandait même pas à manger, et si vous connaissiez l’animal, vous seriez que ça c’est quelque chose de parlant ! Il est donc primordial de respecter tout au long de la journée plusieurs temps de pause. Si le chien demande lui-même, en se couchant à terre, à faire une pause, il faut le prendre en considération et lui offrir ce temps de repos. Si vous le pouvez, marchez moins de 30km par jour, 20 km c’est largement suffisant pour un chien. Ils sont clairement beaucoup moins endurant que nous. Une journée de repos par semaine est aussi, je pense, une bonne habitude pour lui et pour vous aussi d’ailleurs. Prendre le temps de lire ou d’écrire contre un arbre avec son chien qui se repose à côté de soi, il n’y a rien de plus agréable ! C’est prendre le temps de vivre.
l’accessoire indispensable : les chaussettes pour PROTÉGER les coussinets
l’accessoire indispensable : les chaussettes pour PROTÉGER les coussinets
Nous sommes partis au mois de septembre avec Malouk, du Puy-en-Velay. Nous avons marché jusqu’à Figeac. Nous avons donc eu un beau temps mais sans chaleur extrême comme il peut exister en été. Et pourtant lorsque nous étions sur le bitume et qu’il faisait très beau et grand soleil Malouk demandait sans arrêt à faire des pauses. J’ai appris à cette occasion que les chiens transpirent également avec leurs coussinets sous les pattes. Du coup pour eux marcher sur le goudron trop chaud les empêche de transpirer correctement, ils se réchauffent beaucoup trop vite et souffrent énormément de la chaleur.
La solution : les chaussettes pour chiens. Je vais équiper Malouk de ce type de chaussettes dès le mois de juin. Donc je ne peux pas encore me prononcer, c’est juste pour vous montrer à quoi cela ressemble. Par contre, les gens que j’ai croisé avec leur chien sur le chemin de Compostelle m’ont affirmé que c’était indispensable. À nouveau, si jamais vous avez cette expérience avec votre chien, n’hésitez pas à nous la faire partager en commentaire.
les autres chiens sur le chemin
les autres chiens sur le chemin
Vous allez croiser d’autres chiens sur le chemin. Les gentils seront ceux qui sont bien éduqués et accompagneront leur maître sur le chemin, les autres seront ceux des fermes. Ces derniers ne seront pas franchement agréables avec votre chien. Il faudra systématiquement attacher votre chien, le tenir en laisse, le serrer contre vous, à chaque fois que vous allez franchir une ferme. Nous avons vécu plusieurs mauvaises aventures avec ces chiens qui protègent leur territoire de manière parfois très agressive. J’ai pris pour habitude, à l’approche d’une ferme, de toujours prendre mon bâton de marche à la main pour faire peur aux chiens si jamais ils attaquent le mien. Il faut savoir aussi que ces chiens sont capables de vous attaquer donc il est plus prudent de se protéger.
en conclusion
en conclusion

Partir avec son chien sur le chemin de Compostelle demande forcément quelques adaptations. Par contre, je peux vous assurer que c’est un réel plaisir de vivre cette aventure avec son animal. Malouk été franchement débordant de bonheur. Les gens n’ont pas cessé de me dire « Que ce chien est heureux ! »
Si vous avez également vécu cette expérience avec votre chien ce serait super de nous le faire partager en commentaire. Si vous avez des questions, elles sont évidemment les bienvenues.
Buen camino !
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