Lourd sujet que la solitude. Si tu atterris par ici c’est que tu as certainement un coup de blues, ou alors, tu prévois un roadtrip ? Ou bien… peut-être envisages-tu la vie nomade ? Etre seul(e) t’inquiète… il n’y a rien de plus naturel.

La solitude c’est un truc assez étrange. Elle a deux visages. Elle peut faire mal au départ, être subit, puis être apprivoisée lentement jusqu’à en tomber amoureux. C’est un truc nécessaire à un moment donné de sa vie, un truc qui offre la possibilité d’enfin se découvrir véritablement soi-même, un truc qui permet enfin d’être véritablement heureux.

C’est un sujet que les vanlifers ont tendance à montrer que sous un seul angle. Ils sont dans la période où ils découvrent la solitude, ils l’apprivoisent et réalisent tous ses bienfaits sur leur vie lorsqu’ils en parlent. Quand on part en roadtrip seul ou on vit seul sur la route, on est forcément confronté à la solitude et mis assez rapidement face à ses propres démons. Cela peut aussi arriver dans une vie sédentaire. On peut être très seule même dans une grande ville.

Choisir d’être seul pendant une période est certainement nécessaire au moins une fois au cours de sa vie. La solitude permet de faire le point, de répondre à son chemin de vie. Chercher ce qui convient à sa personnalité unique, à ses propres et vraies envies et non celles amenées par la société et les autres.

Souvent la solitude n’est pas choisit. Elle est subit après un évènement douloureux. Ce n’est que petit à petit qu’elle commence son action bénéfique. Au départ, elle rime avec tristesse, puis elle se montre finalement amicale. Elle apporte un bien-être, puisqu’être seul c’est : découvrir ce que l’on aime vraiment, ce qui convient réellement à sa propre personne. On apprend à aller dans son propre sens, son propre intérêt, à un être intelligemment égoïste, sans être parasité par l’avis et le jugement des autres. On apprend, en fait, tout simplement à s’aimer et à prendre soin de soi.

« La réalité revêt parfois la forme d’un dragon effrayant qui s’évanouit dès qu’on ose le regarder en face. » Laurent Gounelle.

C’est un truc assez flippant au départ d’être en tête à tête avec son âme. Cela veut dire accepter de s’être trompé, de ne pas avoir s’eu s’écouter, ne pas avoir pris les bonnes décisions et accepter d’avoir eu tord parfois, puisqu’on ne suivait pas sa petite voix intérieure mais la voie des autres. On se rend compte à ce moment là pourquoi on était malheureux et pourquoi on a subit des échecs dans le passé. C’est tout simplement l’expression « se regarder en face ».

« J’ai appris depuis longtemps que, pour soigner mes blessures, je devais avoir le courage de les regarder en face. » Paulo Coelho.

En affrontant nos faiblesses et en s’écoutant enfin, on gagne à devenir sa propre âme soeur : je sais parfaitement qui je suis, de quoi j’ai besoin, et je vais chercher à me satisfaire. Je me respecte enfin et j’apprend à aimer qui je suis. C’est la route vers la sagesse.
Ne serait-ce pas là, la recette du bonheur ?

Ainsi je me sens heureux et je suis capable d’offrir le meilleur de moi-même lorsque je suis entouré brièvement. Etre bienveillant, compréhensible, altruiste… ce sont là des qualités qui ne peuvent s’exercer que lorsque l’on a fait ce chemin, puisqu’on est capable d’accepter que les autres aient besoin d’autre chose, dans leur propre individualité.

Chaque être, selon moi, tient sa beauté dans sa manière d’être unique. En cessant de chercher à changer l’autre pour qu’il me ressemble, et en acceptant sa différence, je cesse d’éloigner l’autre de son bonheur intérieur. Si l’autre est trop différent de moi, je suis dans le risque qu’il m’empêche d’être moi-même en cherchant à me changer, me façonner à son image. Il m’empêche d’être en adéquation avec moi-même.

C’est évident qu’en étant à présent parfaitement conscient de ce qui nous rend heureux, on sera attiré par des gens plus en adéquation avec sa propre personne, et le tri sera plus sélectif. En cherchant une âme jumelle par exemple, je me préserve et la préserve de ma tentation à la changer pour l’adapter parfaitement à moi. Nos ressemblances créent la compatibilité naturelle et nos différences une force puisque nous aurons compris que changer l’autre revient à l’éloigner de son bonheur. Aimer quelqu’un c’est le rendre heureux en l’acceptant tel qu’il est au final.

Le deuxième visage de la solitude est donc bien celui-là. A se connaître aussi bien, on n’a plus d’autre choix que de faire un tri extrême dans les personnes que l’on accepte dans son cercle. Tant que les autres n’ont pas fait ce chemin, on ne peut espérer être aimé dans le respect de ce qu’on est, on ne peut s’attendre qu’à être délogé de son bien-être puisque l’autre va forcément chercher à nous changer. Il va briser l’équilibre atteint.

A resté seul trop longtemps, une frontière avec les autres se crée, une frontière que l’on peut se mettre à aimer. Mais vient un moment où on a suffisamment était seul, le chemin a été fait et le désir de se rapprocher des autres revient. Nous n’avons plus autant besoin de la solitude. A présent l’envie d’être heureux avec les autres se fait entendre. Mais alors comment franchir cette frontière sans briser l’équilibre ? Comment à nouveau s’approcher des autres sans mettre en péril le bien-être ? Comment expliquer à l’autre que tu es dans le besoin d’être aimé pour ce que tu es et non être changé, effacé pour le satisfaire.

Quelque soit la période dans laquelle vous êtes. La période où la vie s’acharne, où vous vous sentez très seul, désespéré de l’être. Ou cette période où la solitude questionne, où vous commencez à l’aimer et à vous aimer. Ou encore la période de plénitude. Attention, tôt ou tard un gouffre sera à franchir. Le jour où vous allez vous connecter véritablement à vous-même vous commencerez à créer un écart, une faille, une mer, puis un océan avec les autres. Saurez-vous à nouveau le franchir pour vous reconnecter aux autres ?