Il y a deux écoles pour le Grab-bag ou Panic Bag. Celle qui, comme son nom l’indique, n’a qu’à attraper son sac parfaitement complet au moment du drame, et celle qui pense avoir le temps de rajouter ce qui manque au moment le plus critique. Parce que la sécurité n’a pas de prix, préparons ensemble un Grab-bag le plus complet possible pour la transatlantique ou pour toute autre traversée.

Le Grab-bag est un sac prêt à être attrapé en cas de détresse, au cas où il faut quitter le bateau et ouvrir le canot de sauvetage. Ce sac doit contenir tout ce qu’il faut pour avertir du naufrage et de sa présence en mer et tout ce qu’il faut pour survivre en attendant d’être secouru. Cela peut prendre du temps selon où le drame a lieu.

ELEMENTS DE DETRESSE / EQUIPEMENT DE BASE / EAU + NOURRITURE / QUE FAIRE EN CAS DE NAUFRAGE / VOILEUX, AIDEZ-NOUS A COMPLETER LA LISTE

ELEMENTS DE DETRESSE

• Balise de détresse ou Radiobalise de localisation (RLS) ^{– C’est certainement elle qui va vous sauver en indiquant votre position et avertir du naufrage, un achat onéreux mais salvateur.}
• VHF étanche – ^{Voilà un élément qui peut être emporté au dernier moment, ou en acheter une 2eme.}
• Piles pour la VHF ou batterie
• 3 Fusées de détresse ^{– Vérifier les dates de péremption de vos fusées ainsi que celle de votre canot de sauvetage}
• 3 Feux à main ^{– Idem}
• 1 miroir signalisant
• 1 teinture de balisage ^{– Permet de colorer l’eau autour de vous, facilite le repérage aérien}
  
• Panneau solaire de randonnée ^{– Le but est de garder la VHF et au moins un téléphone en état de fonctionnement}
• Batterie externe
• Câbles USB
• Sac étanche obligatoire pour l’électronique

EQUIPEMENT DE BASE

• Casquette / buff
• Lunettes de soleil
• Couverture de survie
• Un Opinel
• Lampe frontale rechargeable
• Vous prendrez bien sûr le soin, même dans la panique, de partir avec vos vêtements étanches si possible
  
• Ecope
  
• Morphine, Antibiotique à large spectre (Augmentin par exemple), kit premiers soins ou à défaut une bande

EAU + NOURRITURE

• Eau à évaluer selon le nombre de passagers à bord ^{– sachant que c’est ce qui va poser le plus problème en cas de longue durée sur le canot}
• Nourriture : biscuits / chocolats (du sucre), saucisson (du salé)
• Hameçons + fil de pêche

QUE FAIRE EN CAS DE NAUFRAGE

Si la situation vous le permets : prenez le temps de vérifier sur le radar s’il y a un bateau à quelques miles nautiques. Puis :

Canal 16 sur votre VHF – Dire MAYDAY-MAYDAY-MAYDAY….
Signaler votre position et la cause de votre détresse.

Vous pouvez également utiliser votre téléphone portable en composant le 16, selon où vous êtes, c’est inutile au milieu de l’Atlantique ! Par contre, ce dernier peut vous être très utile pour connaître votre position grâce au GPS.

Déclencher la balise de détresse ou Radiobalise de localisation.

Il est évident que si vous avez un téléphone satellite, cela facilitera grandement votre affaire pour contacter du secours. Par contre cela à un certain coût.

En aucun cas vous ne ferez comme Jacques, sortez immédiatement de l’eau et serrez-vous dans le canot de sauvetage bon sang, un peu de jugeote ! Ne paniquez pas, je sais facile à dire. Nous étions 3 soignants sur notre voilier pendant la transatlantique, comme cela se fait dans notre métier, nous avons fait des mises en pratique pour s’exercer en cas d’urgence. Cela est très utile lorsque le drame arrive, car vous serez quel rôle vous devez jouer, que faire, même si ce sera brouillon, vous irez plus vite à l’essentiel et paniquerez beaucoup moins. Puis faites comme Rose, armez-vous de courage et faites tout pour faire savoir au monde entier que vous êtes en détresse.

VOILEUX, AIDEZ-NOUS A COMPLETER LA LISTE

Le but n’est pas d’avoir un Grab-bag trop lourd. Dans le canot de sauvetage il y aura déjà l’équipage, l’eau, la nourriture. Tout cela fait du poids. L’important est de mettre toutes les chances de votre côté pour avertir les secours, un cargo, un voilier, peu importe. Ce qu’il faut à tout prix c’est : trouver de l’aide au plus vite pour ne pas rester en situation de naufrage trop longtemps. Donc, le but n’est pas d’avoir tout son bateau dans son Grab-Bag mais tout l’équipement nécessaire pour entrer en contact avec un humain susceptible de vous sauver. Cependant, voileux, si j’oublie un truc important, je vous en prie, faites le savoir en commentaire.

Le moral est très important. Alain Bombard le démontre dans son livre Naufragé volontaire. Il raconte son incroyable et folle expérience, se mettre dans les conditions d’un naufragé et traverser l’Altalntique dans un canot pneumatique sans eau ni nourriture. Vous n’aimez pas lire, Didier Nion a réalisé un film du même titre d’après le roman. Au début du livre, il explique qu’un être humain persuadé d’y rester, désespéré, va mourir très vite en condition de naufrage. Mettez donc toutes les chances de votre côté, faites bloc avec votre équipage. Régulièrement allumez votre VHF et MAYDAY, MAYDAY. La journée, rechargez votre VHF avec votre panneau solaire. Pêchez, survivez sans jamais perdre espoir. Alain Bombard a dérivé 65 jours et était toujours en vie.

Je vous souhaite évidemment une bonne traversée sans encombre, dans la joie et la bonne humeur, en espérant que ce fameux Grab-bag reste au sec. Bon vent 😉